Refuznik !
Au premier regard, la couverture est austère et les planches au crayonné aquarellé paraissent un peu ternes, composées de cases petites et agencées classiquement. Même le titre, Refuznik!, n’est pas engageant. Et on apprendra que, pour cause, il signifie « Refusé ». Et pourtant, magie de l’histoire, le lecteur est tout de suite happé par le récit de vie d’une artiste, passionnée dès son plus jeune âge par la sculpture et qui se sent contenue de toutes parts dans une URSS castratrice. Très tôt elle apprend à ne pas fuir face aux enfants qui la maltraitent parce qu’elle est juive. Ne pas fuir… alors que sa famille et son pays étouffent son besoin vital d’expression.
Alors elle tente seule, contre l’avis de tous, le grand voyage vers la liberté. Elle demande, dans le flou le plus total sur les risques qu’elle encourt, l’asile à Israël. Là-bas la société tente à nouveau de lui imposer un mode de vie dogmatique mais la jeune fille ne se laisse plus faire. Elle gagne à la force de son talent le prix de sa liberté et pose définitivement ses bagages en France.
Finalement, ce récit, qui décrit bien le système d’émigration vers Israël du temps de l’Union soviétique, est une réussite. Seul le choix de faire apparaître maladroitement la scénariste durant ses interviews de la sculptrice nous fait sortir du récit. Mais globalement, c’est un livre inspirant.
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