Dans un futur pas si lointain, l’espèce humaine est probablement en train de vivre ses dernières années sur Terre. Catastrophes climatiques ou industrielles, épidémies incontrôlables, montée des eaux spectaculaire, guerres civiles et dérives technologiques sont en train de sceller le sort de l’Humanité. Débarquent alors des extraterrestres, aussi intelligents que bienveillants, qui viennent sauver ce qui peut encore l’être. Mais les Terriens, ces petits êtres bornés et orgueilleux, vont-ils les laisser faire ?

Voilà un début de trilogie de science-fiction savamment troussé. Dans un registre classique – une Terre en péril et un débarquement d’extraterrestres –, le scénariste Fred Duval (Mousquetaire, Jour J,  Wendy, 7 personnages…) a le mérite d’assumer totalement son univers, empruntant des chemins familiers mais distillant ici ou là des visions bien senties. Le très bon point de ce premier tome est de démarrer au plus fort de la crise terrienne et de présenter, en miroir, le bon côté de la société alien, en apparence posée et ouverte. Tout fonctionne parfaitement, les archétypes comme les rebondissements : on n’est jamais perdus et on est happés dès les premières pages par un suspense malin. Cette immersion est facilité par le dessin éclatant d’Emem (Carmen McCallum), magnifiant le design conçu par Fred Blanchard : l’univers extraterrestre est sublime (personnages, costumes, décors accessoires, tout est léché) et le monde des humains est d’un réalisme détaillé de haute volée. Résultat, on dévore avec un sincère plaisir cette solide saga de SF, dont les plus grosses surprises sont certainement à venir. Chouette.