Renée ****
Par Ludovic Debeurme. Futuropolis, 29 €, le 5 janvier 2011.
Suite du bouleversant Lucille, mais qui peut se lire indépendamment, Renée met en scène plusieurs personnages en quête d’amour, et qui ne le trouvent pas. Renée aime un musicien de jazz marié, et ne fait que souffrir. Arthur, enfermé pour meurtre, se laisse bouffer par la haine et la violence de la prison, et ne supporte pas la présence de son co-détenu, soupçonné de pédophilie. Lucille, elle, semble avoir tourné la page de l’anorexie, mais ne trouve pas le réconfort qu’elle attend lors de ses visites pénitentiaires à Arthur. Elle se demande toujours où est son père, qui l’a abandonnée avec sa mère quand elle avait 11 ans.
Au fil de ces 450 pages de trajectoires tortueuses, Ludovic Debeurme parvient comme par miracle à échapper au pathos. Ses tranches de vie, comme autant de contes tristes, se mêlent avec grâce dans des pages sans cases tracées. Ses personnages et leurs rêves et fantasmes font corps avec leur univers, animal, végétal, minéral. Ainsi, l’auteur s’envole avec eux au-dessus de leur quotidien glauque et de leurs névroses, vers des cieux de poésie, chargés de nuages noirs et d’espoirs secrets. Il touche par la puissance des sentiments développés, mais, en s’échappant des événements terre à terre qu’il décrit (un adultère, des mensonges, des menaces, des nuits d’amour…), il réussit à émouvoir le lecteur sans jamais le plomber. Bien sûr, on pourra ne pas adhérer au petit monde de Ludovic Debeurme, à ses déformations corporelles ou à ses images énigmatiques. Mais, pour peu qu’on accepte d’y mettre un pied, on sera chaviré comme rarement dans une bande dessinée.
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Que c’est moche, c’est encore une imposture comme Judith Forest.
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Que c’est moche, c’est encore une imposture comme Judith Forest.
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Sacré Christophe. Vous avez déjà ouvert un des livres de Debeurme ?
Sinon, j’avais eu l’impression en feuilletant rapidement qu’il commençait à se répéter, dans cette fascination pour les déformations, le grotesque, que tout ça devenait une sorte de « tic », un automatisme… (Mais bon, je ferai mieux de lire ce bouquin, j’aurais peut-être vraiment des choses à dire. Lucile était tellement formidable que je lui fais confiance malgré tout)
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Sacré Christophe. Vous avez déjà ouvert un des livres de Debeurme ?
Sinon, j’avais eu l’impression en feuilletant rapidement qu’il commençait à se répéter, dans cette fascination pour les déformations, le grotesque, que tout ça devenait une sorte de « tic », un automatisme… (Mais bon, je ferai mieux de lire ce bouquin, j’aurais peut-être vraiment des choses à dire. Lucile était tellement formidable que je lui fais confiance malgré tout)
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