Gladis entre dans ReV un peu stressé : ce jeu de réalité virtuelle l’emmène dans un monde mouvant et qui paraît infini, pour accomplir une quête mystérieuse. Un tuteur l’aidera dans sa progression, mais c’est bien un cheminement personnel, une profonde introspection, qui lui permettra de résoudre les énigmes et se défaire de ses adversaires. Mais dans quel véritable but ?

À l’instar de son héroïne, c’est un peu la question qui reste en suspens une fois l’album refermé. Car ReV est un véritable jeu de piste pour le lecteur, qui devra chercher des clefs dans le décor en perpétuelle recomposition ou dans les dialogues obscurs des personnages ou dans les symboles glissés ici ou là. Ou alors, pas du tout. Car on peut aussi se laisser embarquer dans cette aventure en acceptant de ne pas tout saisir, emporté par le dessin éclatant, tantôt rageur tantôt hyper détaillé, dans des mises en pages vertigineuses, et des choix de couleurs radicaux. Les personnages sont singuliers et attachants (ce champignon à petites jambes est excellent), les univers superbement évocateurs. On avait aimé l’Héraklès d’Édouard Cour, moins ses Super Deltas : ReV se situe probablement entre les deux, excitant voyage graphique dont la mécanique philosophico-onirique tourne un peu à vide faute d’une structure narrative suffisamment lisible.

ReV