Robin Hood **
Par Simon Roussin. L’Employé du Moi, 11,90 €, le 15 mars 2010.
Vous connaissiez Robin des bois, le brigand qui vole aux riches pour donner aux pauvres. Rencontrez donc celui de Simon Roussin, un personnage tiraillé entre son courage et sa peur de mourir, son amour fou pour Marianne et sa soif de sang. Dans ce récit nostalgique et terriblement humain, on redécouvre une légende héroïque sous un jour nouveau.
Simon Roussin adopte un ton et un traitement en apparence naïf et enfantin, tout en mettant en scène des duels brutaux, des trahisons et des exécutions, sans détourner les yeux. Avec son trait flottant, ses coulures d’encre et ses couleurs criardes au feutre, Robin Hood donne l’impression d’une BD réalisée par un petit prodige de dix ans. Pourtant, Simon Roussin est un peu plus âgé, même s’il est encore étudiant et qu’il s’agit là de son premier livre publié. Il rend hommage aux feuilletons historiques d’antan, avec des phrases très sérieuses, des séquences dramatiques et des postures affectées, toujours à la limite de la parodie. Mais attention, sans jamais verser totalement dedans. C’est là que l’effet produit est étrange. On ne sait pas trop s’il faut rire ou frémir : le discours proposé par l’auteur sur la liberté totale et ses conséquences est intéressant, mais sa mise en scène graphique joue sur des registres – nostalgie et humour – trop éloignés du fond pour que la mayonnaise prenne vraiment. Voilà donc une première BD curieuse, qui a le mérite de mettre en lumière un auteur atypique à suivre de près.
Commentaires