Rosalie Lightning
Elle aimait particulièrement le dessin animé Totoro, et ramasser des glands. Rosalie, deux ans, meurt soudainement, en pleine nuit. Ses parents sombrent, et commencent leur deuil. Avec une finesse particulière, le père de Rosalie, Tom Hart, raconte ce processus long, d’une pénibilité extrême.
L’état de choc d’abord, l’incapacité soudaine de faire des gestes simples, comme celui de préparer le café le matin. Le besoin de s’entretenir avec sa compagne, ou au contraire celui de ne rien dire. Tout ce qui soudainement, comme un coup de poing, évoque Rosalie, son absence. Le sentiment qu’il faut se cacher du reste du monde, la peur d’être regardé par les autres.
Ces semaines (une demi-douzaine) affreuses sont contées avec une extrême sensibilité, mais sans misérabilisme. L’auteur ne s’attarde pas sur les scènes les plus pénibles (la découverte de Rosalie morte, l’interrogatoire de la police), pour développer plutôt ses propres émotions et sensations au contact du monde — des gens comme de la nature. Façonné avec un trait abrupt, dans un noir et blanc qui appuie un propos sombre, Rosalie Lightning détaille une renaissance, après une perte d’une brutalité extrême. Et bouleverse son lecteur.
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