Rosalinde
Par Thomas Cadène. Casterman, 16 €, août 2008.
Rosalinde a les seins qui pendent (sévère). Elle est (sévèrement) gentille et (sévèrement) naïve. Pourtant, avant la retraite, elle était agent secret d’élite, du genre à canarder tout ce qui bouge. Ça vous dit quelque chose ? C’est que Thomas Cadène a développé pour la collection KSTR une fantaisie commencée sur son blog. Et on est bien content de retrouver la vieille Rosalinde qui contre-attaque, donc, pour débarrasser la terre de féroces aliens. Victorieuse, elle est promue gloire nationale, placardisée et manipulée par des gouvernants pas gentils-gentils. Heureusement, sa jeune copine Muchu la collagènisée veille au grain. De son trait crayonné, limite charbonneux (qui n’est pas sans rappeler celui de Blutch), et sous couvert de parodie burlesque, le dessinateur strasbourgeois aborde des thèmes d’actualité : place des vieux dans la société, amitié transgénérationnelle, manipulation politique, corruption… Dommage qu’il étire son propos à l’envi : 144 pages, c’est trop !
Juliette Salin
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