Rose #1
Rose a des absences. En tout cas, par moments, elle reste immobile et le regard dans le vague, comme si elle n’était plus totalement là. En fait, cette jeune femme qui travaille comme surveillante dans un musée, et qui vient de perdre son père, se dédouble. Par moments, une autre Rose sort d’elle-même, désincarnant la première, et peut aller librement, invisible et immatérielle tel un fantôme. Rose fait ça depuis toute petite, mais personne, évidemment, n’a jamais voulu la croire. Maintenant qu’elle est une jeune adulte, elle va devoir se servir de ce pouvoir pour débusquer l’assassin de son père, et mettre au jour quelques secrets de famille.
Voilà un premier tome élégant et intrigant, pour une trilogie qui s’annonce prometteuse. L’idée de départ est séduisante, tout comme la perspective du polar surnaturel mais pas sensationnaliste. La plus grande réussite de ce début d’intrigue tient surtout dans la mise en scène générale, et l’économie de moyens déployés. Dialogues courts, concis et vivants, personnages rares mais solidement campés, séquences jamais ennuyeuses malgré la relative immobilité du récit, rebondissements de l’enquête savamment dosés. La scénariste Émilie Alibert, directrice d’écriture du feuilleton télé Plus belle la vie, réussit donc, avec l’appui de Denis Lapière (Martin Eden, La Peur géante, Charly, Le Convoi…), une jolie incursion dans le monde de la bande dessinée en mettant en oeuvre un beau savoir-faire d’écriture. Mais ces efforts ne seraient rien sans le graphisme simple, doux et immédiatement familier de Valérie Vernay, qui répond parfaitement à la ligne de sobriété imposée par l’écriture, tout en jouant subtilement sur les atmosphères vaporeuse. Sous une superbe couverture, la dessinatrice du déjà excellent La Mémoire de l’eau confirme son sens de la ligne qui évoque sans trop en dire, et qu’un graphisme d’apparence plutôt jeunesse peut porter des récits véritablement tous publics. Vivement la suite.
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bien tentant !!!!!!!!!!!!!!!! je note!
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