Rosko #1
Ennemi public numéro 1 car sinistre tueur en série, Per Svenson, condamné à la peine de mort, fait l’objet d’un vote sur Pimento TV concernant son mode d’exécution : combustion, bain d’acide ou dénucléarisation ? Au public de choisir. Rosko, le flic qui a réussi à le mettre derrière les barreaux, veut en finir et se ranger. Mais le scénario imaginé par Pimento TV, forcément, va déraper…
Le prolifique Zidrou (La Mondaine, La Peau de l’ours, Les Folies Bergère, Le Beau Voyage) change de registre et pointe, dans ce polar d’anticipation prévu en trois tomes, les dangers et excès d’effrayantes sociétés ultralibérales : services privatisés sans pitié pour les pauvres, peine de mort façon jeu télé, violente et racoleuse société du spectacle, public voyeur et patrons cyniques. Tantôt bien vue tantôt convenue, la critique a le mérite d’être claire même si, à empiler les thèmes, Zidrou pond une mélasse socio-politico-économique parfois lourdaude. Mais l’intrigue, elle, bien troussée et prenante, montre encore une fois toute la maîtrise de l’auteur en matière d’art séquentiel : sens du rythme et des dialogues, découpage nerveux, personnages brossés rapidement mais bien campés. Résultat, scénario et narration n’ennuient pas une seconde. Mieux : ils posent les questions, y répondent partiellement, en frustrant juste ce qu’il faut…Quid des desseins du mystérieux Sven ? Du préretraité Rosko ? Et de la jeune amnésique Kendricks ? Les bases sont posées, de belle façon même.
Le vrai point faible de ce volet réside dans le dessin d’Alexeï Kispredilov, inconstant ou inabouti, notamment dans les expressions faciales souvent stéréotypées, et les décors, par trop sommaires. Vrai style ou défaut de technique ? Peu importe, le lecteur bute parfois sur les cases. Reste tout de même l’essentiel pour un tome d’ouverture, l’envie de poursuivre l’aventure car les débuts sont prometteurs.
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Je vous rejoint sur ce point, Monsieur Warren Ellis, le dessin du dessinateur ne semble pas très reluisant, et les couleurs n’arrangent rien (il doit aimer les bonbons chimiques?). Comment se fait il que cet album se retrouve chez Delcourt?Dupuis et Dargaud n’en ont pas voulu?
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