Roxane vend ses culottes
Elle est un peu paumée Roxane. Dans sa vie professionnelle – qui se résume au néant – comme dans sa vie sentimentale, plutôt erratique. Elle s’échappe autant que possible dans l’alcool et la drogue, mais cela coûte cher. Alors elle trouve un super plan, très lucratif : vendre ses culottes à des fétichistes. Et elle met alors le pied (et le reste) dans un monde interlope aussi glauque qu’imprévisible. Et l’échappatoire ressemble alors à une perdition…
Pour sa première bande dessinée, Maybelline Skvortzoff propose un récit frontal et sans ambages autour d’une jeune femme en roues libres, sans repère à part sa meilleure copine qui a un crush sur elle. Roxane va à l’argent facile, fait la fête, réclame du sexe. Et se lamente de l’état de sa mère, cougar alcoolique pathétique. Avec un noir et blanc fin, une ligne faussement frêle, des hachures subtiles et des aplats noirs, son style évoque avec bonheur la BD indé des années 2000. Mais avec une belle personnalité, une volonté de ne pas singer et un vrai soin dans les cadrages et les décors, pleins de détails et de références. Toutefois, si une sincère émotion émane de ces pages, on reste un peu frustré par un récit trop vite bouclé et sans guère de perspective, écueil attendu d’un découpage peu dense et de dialogues concis.
Une légère déception qui ne doit pas faire oublier toute la prise de risque de la jeune autrice dans la représentation d’un parcours de vie chaotique, ni le trouble qui naît de ces pages : on suivra les prochains projets de Maybelline Skvortzoff avec le plus grand intérêt.
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