Ruines
« Ce pourrait être un nouveau départ« , prophétise Samantha dans l’avion qui l’emmène, avec son mari George, vers le Mexique. Ce couple de trentenaires new-yorkais pas vraiment solide prend une année sabbatique à Oaxaca, où Samantha est déjà venue. Lui vient d’être licencié et espère se remettre à peindre, tandis qu’elle pense rédiger un roman, et rêve de tomber enceinte. Au Mexique, Samantha s’adapte très vite, se montre à l’aise avec la langue, les moeurs, ne craint pas les petites nuisances locales. George, lui, peine à communiquer, craint les bestioles étranges (notamment les chiens hurleurs), rechigne à sortir faire les courses seul… Chacun va, à sa manière, (ré)apprivoiser la ville, se lier avec la population, et se sentir concerné par son combat contre un pouvoir politique corrompu et violent.
Dans Journal d’Oaxaca, l’Américain Peter Kuper racontait son séjour au Mexique, en 2011. Il revisite l’expérience pour une fiction prenante. Ruines raconte à la fois le délitement d’un couple et l’éclosion de deux individualités, sur une toile de fond sociétale puissante. Graphiquement, le voyage est enchanteur : on passe de la grisaille de New York aux couleurs éclatantes du Mexique. L’artiste s’en donne à coeur joie, évoquant volontiers l’art mexicain, ravissant l’oeil du lecteur. Offrant à la fois un voyage exotique et une fresque intime.
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