Sailor Twain
Le capitaine Twain semble être « un bon chrétien », sachant tenir ses hommes. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, et le voilà à la barre du Lorelei, un bateau à vapeur qui sillonne l’Hudson, et dont les propriétaires semblent successivement atteint d’un mal mystérieux.
D’abord, Jacques-Henri Lafayette adopte un comportement complètement erratique, avant de disparaître. Son frère Dieudonné, séducteur compulsif, prend sa suite et semble obsédé par les sirènes. Elijah Twain observe ce manège d’un oeil curieux mais circonspect. Jusqu’au jour où une beauté marine, dotée d’une queue de poisson, surgit des eaux. Le voilà promu sauveur d’une créature complexe et enchanteresse, dont il tente de se préserver…
Ce qui captive d’abord dans ce très beau Sailor Twain, c’est le style graphique de Mark Siegel : l’homme manie le crayon comme un pinceau, avec science et sobriété. Il parvient à en tirer une merveille d’ambiance, charmante et inquiétante, qui suinte le poisseux du fleuve. Il confère une importance particulière aux yeux de ses personnages, les rendant expressifs sans tomber dans la caricature. A la fois littéraire et romanesque, ce roman graphique de près de 400 pages tient à la fois de l’aventure fantastique et de la réflexion sur l’écriture. Une magnifique histoire d’amour, chevaleresque, trouble et sensible.
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