Par Jean-François Bergeron et Thierry Gloris. Glénat, 13 €, le 20 janvier 2009.

Comment aurait fait Batman, s’il avait vécu au temps de Louis XV, sans sa Batmobile et ses gadgets hi-tech? Il aurait fait appel à un bon alchimiste. C’est en tout cas la technique adoptée par le babillard (pie en argot), une sorte de super-héros du XVIIIe siècle. Ce gentilhomme cambrioleur – Maximilien de Saint-Germain dans le civil – doit son surnom d’oiseau à une potion qui supprime les effets de la gravité sur son corps. Cette liqueur qui donne des ailes est fournie par un spécialiste des sciences occultes, à la recherche de « l’agathe solaire ». Malheureusement, cette pierre précieuse pourrait bien faire partie du trésor du roi, et Saint-Germain a pour difficile mission d’aller la chiper.

Saint-Germain et ses compatriotes manient un langage fleuri, où les bons mots bourgeonnent – jusqu’au bavardage. Évoluant dans un siècle des Lumières mi-réaliste, mi-merveilleux, le pickpocket séduit aussi bien les donzelles que les lecteurs grâce à son sourire goguenard et son habile maniement de l’épée. Rappelant les ambiances de La Nef des fous ou De cape et de crocs, l’univers intrigant de Saint-Germain se double d’une dimension onirique : on comprend que les hommes sont des jouets manipulés par des dieux-enfants perchés sur la Lune. Tout en s’inspirant de personnages historiques, Thierry Gloris (Le Codex Angelique, Delcourt) propose une intrigue singulière et séduisante. À laquelle convient parfaitement le trait réaliste de Jean-François Bergeron, joliment mâtiné d’une mise en couleur lumineuse.

© Glénat

Les premières pages de Saint-Germain se feuillètent sur le site de Glénat. Et grâce à un mot de passe contenu dans l’album, on accède à un site dédié, qui retrace la biographie des personnages historiques et les mythologies qui ont inspiré la bande dessinée.

Acheter Saint-Germain, Tome 1 sur Amazon.fr