Par Chandre et Pascal Bertho. Emmanuel Proust Éditions, 13,90 €, le 20 mai 2009.

Si vous cherchez une idée pour vos prochaines vacances, voici peut-être un bon plan. Surtout si vous aimez le calme, la solitude et la nature rigoureuse. Saint-Kilda est un archipel isolé au large des côtes écossaises, dans lequel une communauté a vécu repliée sur elle-même, en quasi-autarcie, jusqu’au début du XXe siècle. Et c’est là que débarque l’apprenti biologiste Darius Kingsley, un vilain jour de 1860, forcé par son père et son université à passer deux ans sur cette terre inhospitalière, pour chasser les tordues théories darwiniennes de sa petite tête de progressiste.

Pascal Bertho, déjà scénariste de Chéri Bibi et du palpitant Endurance, a l’art de planter le décor. Il propulse son lecteur dans un XIXe siècle conservateur et religieux en quelques pages, usant de lieux communs efficaces (la faculté, l’usine, le mariage arrangé), mais proposant très vite un sujet original et documenté. Ici, une île coupée du monde, sorte de paradis naïf protégé des méfaits de l’argent, de la Révolution industrielle et du temps qui passe. Si toute la première partie de l’album est tout à fait fascinante, égayée par quelques éléments fantastiques, la suite déçoit un peu, par ses révélations artificielles ou simplement peu surprenantes. Même chose pour le dessin de Chandre (Agatha Christie), habile avec la mise en couleurs directe, mais qui peine à convaincre sur la longueur, par trop de raideurs et de grimaces. Malgré ces quelques faiblesses, l’album se laisse lire sans déplaisir, mais on se demande ce que nous réservera le second tome, tant il semble que tout a été dit dans celui-ci.

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