Saint Louis
Sur son lit de mort, à Tunis, le roi Louis IX, passé à la postérité sous le nom de Saint Louis, se souvient. Accédant au trône sous la coupe autoritaire de sa mère Blanche de Castille, Louis décide très vite de sa conduite du royaume : poussé par son sens de la foi, au plus proche des préceptes du christianisme, Saint Louis n’aura de cesse d’apaiser son royaume en menant une diplomatie habile envers les turbulents barons, en parlementant avec l’ennemi anglais ou encore en réformant son royaume pour une justice en faveur des plus humbles. Point de complaisance cependant envers les hérétiques albigeois, les infidèles en Terre Sainte, insoumis lors de la septième croisade, ou encore les juifs de son royaume, privés progressivement de leurs droits.
La collection « Ils ont fait l’Histoire » se devait d’accorder un volume à une figure incontournable de l’Histoire de France. Le traitement est classique, dans le trait comme dans la narration. Si la complexité du personnage n’est pas niée, on n’est jamais bien loin de l’hagiographie car l’origine de l’information est l’atout majeur et la principale limite de l’ouvrage. À travers les yeux de Jean de Joinville, fidèle de Saint Louis, auteur, au début du XIIIe siècle d’une biographie élogieuse à l’endroit de celui qui fut son ami, le roi apparaît comme un modèle de gouvernance et de tempérance, toujours prompt à écouter son entourage. On évite toutefois les images d’un enseignement de l’histoire passéiste (la justice sous le chêne est évoquée avec subtilité) et l’album laisse entrevoir, avec une certaine audace, qu’un autre modèle est possible, celui de la turbulente Angleterre où les barons tentent de s’affirmer, difficilement encore, dans les décisions royales.
Cet album s’adresse aux férus d’Histoire et de grands personnages ; les pages en fin d’ouvrage destinées aux éclairages historiques sont instructives et les références bibliographiques bienvenues. Un album à réserver donc aux amateurs du genre.
Publiez un commentaire