Sales mômes, sales vieux
Pour certains d’entre nous, il arrive un moment où on se retrouve coincé entre les gamins, nourrissons ou ados, et les parents, vieillissants et toujours prêts à lancer des piques incisives. Car quel que soit son âge, on reste en réalité un sale môme. Les conflits inter-générationnels représentent finalement notre quotidien.
Cette BD se lance dans une galerie de caricatures, dans l’esprit et dans le trait, qui, si elles n’évitent pas les poncifs, transcendent le genre en ne craignant pas les blagues scabreuses et en flirtant avec talent avec le mauvais goût comme pour mieux déconstruire les clichés : la famille homoparentale qui se dispute le rôle du meilleur papa, la mère indigne qui ne veut pas récupérer son enfant chez la nounou, le fils quinqua toujours en prise avec sa mère abusive, etc.
Aux manettes, le prolifique James (Chères élites, Dans mon open space, La Sémantique, c’est élastique, Dieu point zéro, Charles Charles, profession président, Backstage #1…) et Mathilde Domecq, qui sort ici du registre jeunesse (Paola Crusoé, Basile et Melba…), construisent des gags courts, de quatre cases, avec un certain sens de l’incise, frappant vite et juste. Le trait presque naïf contraste joyeusement avec l’humour noir. On rigole, parfois jaune : dur de ne pas se retrouver dans telle ou telle situation ! Un petit bouquin qui se lit d’une traite ou se picore de gag en gag, avec plaisir et légèreté.
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