Par Rich Tommaso. Çà et là, 25 €, le 15 octobre 2012.

La saga de Sam Hill commence dans une bourgade texane des années 1920, une ville à peine naissante essentiellement peuplée d’ouvriers des champs de pétrole. Sam est un adolescent plein d’envie et d’énergie, qui va au lycée le jour et aide son père la nuit, dans l’hôtel que ce dernier dirige. C’est cet hôtel qui sera le petit théâtre de cet élégant livre au dos toilé, avec ses personnages bien typés : l’escroc, le détective, la jeune femme pétillante, le vieux patron désabusé, le maître-chanteur, le shérif ventripotent et bien sûr Sam, qui rêve d’une autre vie…

Avec une ligne claire d’une belle sobriété et une subtile bichromie jaune, Rich Tommaso (Peter et Miriam) compose sur 144 pages les prémices d’une épopée américaine à la fois légère et grave. Un entre-deux, un équilibre qu’on retrouve dans tous les registres narratifs de son livre. Ainsi, son style rend hommage aux maîtres de la bande dessinée d’avant-guerre, tout en intégrant des codes plus modernes. Au fil des pages, il développe une chronique distanciée de cette période clé de l’Histoire de son pays, comme un témoin qui se souviendrait des anecdotes de l’époque. Mais il s’attache dans le même temps à ses personnages, avec sincérité. L’ensemble est donc soigneusement dosé et mesuré, pour une lecture qui se révèle de plus en plus fascinante et passionnante. Car si on entre tout doucement dans cet univers, avec une certaine réticence même face au rythme lent que Tommaso impose, on est un peu triste de quitter Sam Hill en refermant le livre. Et on espère lire bientôt la suite du récit de sa vie.

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