San-Antonio chez les Gones
Dans une école du Beaujolais, Béru et San-Antonio enquêtent sur une étrange affaire : un prof vient d’être égorgé et deux enfants ont disparu coup sur coup. Oui mais voilà, à Grangognat-au-Mont-d’Or, les habitants sont portés sur le rouge et ce n’est pas Bérurier, pédago éruptif, qui s’en plaindra. San-Antonio, le commissaire beau gosse, décide alors de tendre un piège aux ravisseurs…
San-Antonio adapté par Michaël Sanlaville (Le Fléau Vert, Hollywood Jan, Lastman, Rocher Rouge…) en BD, cela donne un polar grivois bien aviné, truffé d’humour, de sang et de bons mots du coin. San-Antonio la joue James Bond quand Béru, l’ivrogne bon vivant, remet en place un inspecteur trop scrupuleux. Ensuite, de l’aventure à tour de bras entre Lyon et l’Italie pour une sombre histoire de bijoux. À bord des jag on sirote un beaujo, on assiste à des parties fines et on croise des inspecteurs ou des « célébrités » border line, de Zemour à DSK en passant par Depardieu. On tue beaucoup aussi, à la chaîne, comme à l’usine.
Très drôle, foutraque et prenant, l’album rappelle dans le rythme les envolées survitaminées de Lastman, à l’image du dessin, ultra-dynamique, expressif et cartoonesque, jouant l’excès de proportions pour mieux faire rire, avec des cadrages culottés. Et réservant quelques scènes d’anthologie (DSK à poil, en position kung-fu). S’agissant de l’intrigue, elle passe au second plan, noyée par l’urgence ou la recherche permanente de la vanne juste. Comme un prétexte à une farce délirante entre jeu de massacre et précis de gastronomie lyonnaise. Moderne et totalement décomplexée, cette adaptation amuse toutefois et fait passer un bon moment. Enfant du coin et fan de San-Antonio, Michaël Sanlaville s’en sort donc en parfait bad gone !
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