Sara
Peu après la mort de son père, l’Espagnole Sara quitte son frère et sa mère, direction l’Allemagne, pour y étudier l’art. Elle y découvre la joie de la gravure, mais aussi une vie sociale se limitant la plupart du temps à aller boire des bières avec une paire de camarades étudiants. S’il n’y avait que ça, ça irait. Mais ses angoisses se matérialisent sous la forme de pénibles cauchemars, et d’une sourde inquiétude quant aux activités nocturnes de sa sinistre logeuse, dans la cave de la maison…
Pour sa première longue bande dessinée, le jeune espagnole Anapurna démontre déjà un solide talent de mise en scène et de narration, tant dans le découpage de ses séquences, que dans l’importance donnée aux différents éléments graphiques – à l’exception peut-être des quelques apparitions de couleur orange, simplement décoratives. Son trait fin et plutôt rond, proche parfois de l’illustration jeunesse, ses hachures, ses motifs charment, et donnent un ton singulier au récit. La vraie limite ici est l’intérêt du sujet, entre chronique de post-adolescence déjà lue et faux thriller fantastique peu convaincant. On referme l’ouvrage encore un brin hypnotisé par son rythme lancinant et son univers étrange, mais avec un goût de trop peu.
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