Sauve qui peut ***
Par Perrine Dorin et Natacha Sicaud. Diantre!, 16 €, le 26 septembre 2009.
Marguerite, mignonne blondinette au caractère bien trempé, part en vacances près de Nîmes pour restaurer une bâtisse du 17e siècle. Dans cette espèce de colo aux vertus patrimoniales, elle se retrouve avec des individus bizarres, dont un couple de Hollandais, deux soeurs espagnoles ou un vagabond prétendument cool. Avec eux, qu’elle qualifie de « losers », l’ado irritable multiplie les engueulades…
En 152 pages, Perrine Dorin et Natacha Sicaud tracent le portrait d’une jeune fille écorchée vive – à la mère trop belle et au géniteur très absent -, qui supporte difficilement la vie en communauté et la mort de son grand-père. Les auteures ont choisi le noir et blanc et des proportions mouvantes pour traduire ses états d’âme. Ajoutant ici et là des petits personnages – parfois des têtes de mort décorées ! – et des saynètes en dehors de l’intrigue principale, afin de raconter, d’un trait plus clair, les pensées de leur héroïne.
Rapides et inattendus, les développements de l’histoire hésitent entre autobiographie fantasmée (qui n’a jamais vécu, en plein complexe du homard, un été chahuté en collectivité ?) et enquête, confrontant même Marguerite à la sexualité. Riche et intrigant, Sauve qui peut fait preuve d’une belle originalité.
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