Scumbag Loser #1 ***
Par Mikoto Yamaguti. Ki-oon, 7,90 €, le 12 septembre 2013.
1 volume paru sur 3 – Série terminée au Japon.
Notre « scumbag loser » se nomme Masahiko. Pervers, asocial et lâche, l’adolescent souffre-douleur passe son temps à renifler des culottes et à photographier la lie de la société… pour se persuader qu’il y a pire que lui.
Si les premières pages annoncent un cynisme social à la Bienvenue dans la NHK, ce n’est que pour mieux écharper, broyer et vomir sur nos certitudes. C’est simple: ne manquant déjà pas, à la base, de violence physique et psychologique, le quotidien de Masahiko va carrément se transformer en épisode de La Quatrième Dimension lorsque débarque Haruka, l’amie d’enfance avec qui il prétend sortir – un mensonge, évidemment. Fraîchement transférée dans son lycée, la demoiselle affirme effectivement être sa petite amie. Jusqu’ici, rien de trop tordu… sauf que la vraie Haruka est morte il y a cinq ans! Qui est cette usurpatrice et qu’attend-elle de notre héros sociopathe?
S’ouvre alors un climat de plus en plus kafkaïen, visqueux, où l’horreur pénètre les planches jusqu’à remplacer l’ordinaire. Dans la grande tradition du récit fantastique. À ceci près que, contrairement au travail d’un spécialiste comme Junji Ito (Spirale, Le Tunnel…), le graphisme – au demeurant soigné – de Scumbag Loser ne porte pas d’étiquette « épouvante » sur le front: parfaitement banal, il n’éveille pas les soupçons… pour mieux se détraquer au détour d’une page. Efficace! On éloignera tout de même les âmes sensibles de ce titre noir, immoral, qui remporte la palme du manga le plus malsain de la rentrée. Pour les autres, voilà un cadeau d’Halloween tout trouvé!
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