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Sea of Stars

15 septembre 2022 |
SERIE
Sea of Stars
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
24 €
DATE DE SORTIE
01/07/2022
EAN
B09R6KBBN7
Achat :

Dans l’espace, personne ne vous entend bâiller. Kadyn, adorable blondinet coincé dans le vaisseau de son père, qu’il accompagne lors d’une livraison interplanétaire, s’ennuie ferme. En explorant la soute, il touche une relique destinée à un musée et déclenche un cataclysme. Le voilà doté de pouvoirs mais aussi cible d’un monstre géant qui fait voler l’embarcation paternelle en éclats et laisse père et fils sans nouvelles l’un de l’autre, séparés par le vide stellaire, cet océan de mystères et de dangers.

C’est une invitation en terre (ou plutôt en mer) inconnue que nous propose Jason Aaron. Le scénariste, une des signatures majeures de chez Marvel (actuellement au volant des Avengers…) et des comics en général (Scalped, The Goddamned…), ne nous a habitués ni aux héros en culottes courtes ni aux fantaisies spatiales, lui qui s’est fait une spécialité des récits noirs durs sur l’homme et, souvent, les pieds sur terre. Avec Sea of Stars, coécrit avec Dennis Hallum, changement de décor et de ton. Très vite séparé de son papa, Kadyn va se lier d’amitié avec un dauphin de l’espace et un singe, euh, de l’espace, et faire cause commune avec une guerrière (de l’espace, donc). De son côté, Gil, le géniteur, va tout faire pour retrouver son fils.

sea-of-stars-image1On se croirait plus chez Rick Remender que chez Jason Aaron et les thématiques (filiation, exploration, science…) rattachent directement Sea of Stars à Black Science. Le rythme, ultra-soutenu, également. En un peu plus de 250 pages, les trajectoires de Kadyn et de Gil ne font que se croiser au rythme de séquences d’action d’une intensité rare. Au risque de donner parfois un peu le mal de mer, même si le dessinateur Stephen Green (passé par Hellboy et le BPRD) fait ce qu’il peut pour rendre le plus fluide possible les courses poursuites et batailles échevelées en 4 dimensions.

La plus belle idée, c’est justement de faire du milieu spatial un élément quasi aquatique, ainsi que l’annonce le titre. Le premier pouvoir que se découvre le jeune Kadyn après être entré en contact avec l’artefact magique, c’est de pouvoir littéralement nager dans l’espace, sans besoin de combinaison ni d’oxygène. Comme un poisson dans l’air, le petit bonhomme se met à virevolter joyeusement dans cet Aqualand infini et toute la DA est à l’unisson avec ses monstres au profil de géants des abysses et ses armures inspirées des requins. C’est là que le crayon de Green fait des merveilles pour donner une belle homogénéité et de la variété à ce décorum chatoyant.

Problème, la belle énergie qui se dégage de la première moitié de l’ouvrage, toute à l’exaltation de découvrir l’univers et les enjeux, se teinte d’un peu trop de noirceur dans la deuxième partie, notamment à travers le parcours de Gil. Trop délayée, l’aventure perd progressivement de son charme et de sa fraîcheur. Aaron se laisse rattraper par sa gravitas naturelle et en revient même à ses fondamentaux en nous resservant un peu de son Thor (on ne lui en voudra pas, tant son run sur le personnage fut mythique), avec marteau magique dont il faut être digne et affrontements dantesques peut-être plus adaptés à des récits de super-héros. Se fut-il montré plus confiant en sa propre capacité à émerveiller en se focalisant sur le seul Kadyn, que peut-être le scénariste aurait pu approcher l’excellence de ses meilleures créations. Foisonnant jusqu’à l’épuisement, ce récit complet n’en demeure pas moins une production de très bonne facture. Même moyennement inspiré, Jason Aaron garde une coudée d’avance sur pas mal de ses homologues et ce Sea of Stars reste une bonne pêche.

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