Seigneur Venin ****
Par Gabbarel Dalmatius. Soleil/Quadrants, octobre 2011.
Incarnation du mal absolu, allégorie de la pulsion de mort présente en chaque être vivant, personnification de la fin du monde… Le seigneur des venins qui donne son titre à cet ouvrage peut tantôt se voir sous les traits d’une blonde diaphane ou d’un trou noir béant. L’apocalypse faite femme, en quelque sorte.
Sur plus de 200 pages, Gabriel Delmas (qui signe ici sous pseudonyme) propose une oeuvre tour à tour brutale et poétique, violente et hallucinée. Une longue métaphore de la propension de l’homme à l’autodestruction, sous la forme d’un récit empruntant au genre gothique, au conte mythologique et à la saga antique. On y suit une guerre sans fin entre une société d’hommes belliqueux et un royaume des singes agressifs, au coeur de laquelle évoluent un mystérieux chevalier, un fantôme réincarné, et le mal, partout. Se succèdent ainsi de spectaculaires et sanglantes scènes de bataille (le dessin de Delmas est ébouriffant de puissance et de précision), de longues tirades tragiques et des envolées funèbres assez perchées.
C’est un livre difficile et atypique, abrupt et délirant, en deux mots extrêmement ambitieux. On y retrouve l’attrait de Gabriel Delmas pour les créatures humanoïdes aux muscles saillants et au visage torturé, et pour les questionnements philosophiques fondamentaux. Mais sans la distance moqueuse qu’on a pu trouver dans de précédents livres (Vorax par exemple), et c’est tant mieux car le parti-pris de l’album l’excluait. S’il n’est pas à mettre entre toutes les mains, ce Seigneur Venin saura envoûter (empoisonner) les plus courageux d’entre vous.
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Je viens de finir les 214 pages de SEIGNEUR VENIN… Je pense avoir vécu une expérience unique qui propulse à mon sens cette BD au rang de chef-d’œuvre.
Graphiquement incroyable, narration subtile d’un sujet apparemment impossible à transposer en BD, la création de Gabriel Delmas (qui m’avait déjà impressioné par quelques unes de ses BD personnelles) ouvre peut-être une nouvelle ère ?! Hallucinant. -
Je viens de finir les 214 pages de SEIGNEUR VENIN… Je pense avoir vécu une expérience unique qui propulse à mon sens cette BD au rang de chef-d’œuvre.
Graphiquement incroyable, narration subtile d’un sujet apparemment impossible à transposer en BD, la création de Gabriel Delmas (qui m’avait déjà impressioné par quelques unes de ses BD personnelles) ouvre peut-être une nouvelle ère ?! Hallucinant.
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