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Sélection Comics – Deadly Class

14 décembre 2015 |

La Sélection Comics vous propose un focus sur un titre anglo-saxon qui vous sortira de la routine super-héroïque. Zoom sur Deadly Class, une série signée Rick Remender et Wes Craig, située dans un lycée de tueurs à gages.

deadly_class_image2Né en 1973, Rick Remender était ado dans les années 80. Le scénariste, surtout connu pour ses œuvres de SF (Black Science, Fear Agent) et son boulot chez Marvel, en a gardé un goût pour les groupes de rock de l’époque, mais pas seulement. Dans Deadly Class, sa série cocréée avec le dessinateur Wes Craig, on assiste bien à un concert du Grateful Dead, mais l’auteur saisit surtout l’occasion de revisiter sa rage anti-establishment de lycéen grandi sous Reagan.

Le 40e président des États-Unis donne d’ailleurs son titre au premier volume, Reagan Youth, et joue un rôle clé dans l’intrigue. Le héros, Marcus, un gamin des rues (très belle intro, âpre, sur son quotidien de SDF), l’accuse de l’avoir laissé orphelin par ricochet et a pour projet fou de l’assassiner. Recruté par une école secrète de futurs tueurs à gages, il va pouvoir se former à devenir létal.

Mélange du Wanted de Mark Millar et de Harry Potter, Deadly Class fonctionne parfaitement comme récit d’aventures avec confréries secrètes et opérations commando. Mais la série est encore plus séduisante comme roman d’apprentissage. Car au-delà des intitulés de cours forcément très singuliers (poison, décapitation…), l’académie dans laquelle Marcus se retrouve à étudier demeure un lycée comme les autres avec son inévitable système de castes et ses différents grades de coolitude. Derrière chaque famille du crime représentée via un échantillon de rejetons, on retrouve, comme dans un film de John Hughes (The Breakfast Club), une clique traditionnelle : les Russes sont des brutes, les fils d’agents de la CIA des snobs friqués… Et puis il y a, bien sûr, le marais des marginaux, des non-affiliés, des punks. Celui où Marcus trouvera naturellement sa place et où va le cœur de Remender, qui raconte dans la postface sa jeunesse de déraciné, débarqué depuis la tranquille Portland dans une ville de Phoenix alors en proie à pas mal de violences.

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Deadly Class se nourrit autant de ses souvenirs angoissés que de sa nostalgie pour ses années de formation. Entre deux tueries, l’auteur revisite avec tendresse les figures du drame adolescent avec trips sous acide, premiers émois, fille inaccessible… Wes Craig est aussi à l’aise pour esquisser en un regard lancé en coin, le désir ou la rancœur de ces mômes à fleur de peau, que pour découper les scènes d’action avec style. La palette de couleurs vives proposée par Lee Rough et les élégantes cases monochromes qu’il en tire font admirablement le pont entre les comics modernes d’aujourd’hui et la sophistication froide des 80’s.

Travail tout à la fois très personnel et collectif, ce début de série accrocheur donne sacrément envie d’en savoir plus sur les aventures de ce Marcus à la personnalité très trouble. Mortellement classe.

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Deadly Class #1-2.
Par Wes Craig et Rick Remender.
Urban Comics, 10 et 14 €, novembre 2015.

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Commentaires

  1. Paul Gleason

    Qui est l’auteur de la traduction de comic book ? Pourquoi ne pas le mentionner systématiquement dans les articles qui parlent de comics ? C’est une information importante pour les lecteurs francophones.

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