Sept cannibales
Ils sont beaux, malins, friqués. Ils ont étudié ensemble aux États-Unis et se sont découverts un goût commun pour la coke et les sévices sur être humain. Jusqu’au meurtre et jusqu’à… l’anthropophagie. Résultat, ces sept hommes sûrs de leur statut de dominant se retrouvent chaque été durant une semaine, dans un lieu minutieusement choisi, pour se livrer à une orgie mémorable et à un repas d’exception. Leur prochaine cible se prénomme Claire…
Le concept de Sept, qui est dans sa troisième saison, a tendance à s’épuiser. Car composer sept personnages originaux, et les rassembler pour une mission dans un seul volume de 64 pages, c’est un pari compliqué. Qui se révèle souvent impossible et offre finalement un divertissement agréable mais frustrant (voir notamment les derniers volumes, Sept héros et Sept mages). Ici, Sylvain Runberg (Millénium Saga, Drones…) a la bonne idée d’évacuer l’idée d’une quête, pour se concentrer sur la mise en scène d’un thriller haletant autour du thème forcément troublant du cannibalisme. Avec savoir-faire, il enchaîne les flashbacks et les allers-retours géographiques, efficaces et très fluides. Conscient de son ambition modeste de one-shot à faire frissonner, l’album se dévore, littéralement. C’est davantage du côté graphisme que vient la déception sur cette livraison. L’Espagnol Tirso, découvert en France avec le joli Manoir des murmures, déçoit dans ses portraits de personnages, taillés à coup de serpe et peu incarnés, parfois franchement vulgaires. Plus à l’aise dans les décors et le registre imaginaire, il peine à convaincre dans la mise en images de ce conte horrifique. On reste donc un peu sur sa faim.
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