Dans monde de fantasy, un roi vieillissant est confronté aux velléités de son frère, voulant conquérir le trône grâce à sa puissante magie noire. Sur les conseils d’une mystérieuse créature fantastique, gardienne d’un certain ordre magique dans le royaume, il convoque sept individus – divinités de la nature, magicienne, scientifique – pour déjouer les plans de son frangin nécromancien.

On attendait avec impatience le nouveau 7 écrit par Serge Lehman, créateur érudit de La Brigade chimérique, Masqué, Métropolis ou L’Oeil de la nuit. Comment allait-il se jouer de la contrainte du concept – sept personnages, une mission – pour l’élever au-delà du simple divertissement costumé, surtout dans le genre fantasy? Eh bien, à première vue, il a choisi la simplicité, avec une intrigue hyper classique, et une structure sans surprise, presque ennuyeuse (un meurtre mystérieux, une kitschissime épée magique disparue, un méchant caricatural…). Le tout porté par le dessin d’Emmanuel Roudier (Néandertal) qui se révèle de qualité mitigée : convaincant dans les décors, les cadrages et les mouvements, mais terriblement limité dans les expressions des visages. Finalement, on ne peut apprécier Sept mages qu’à la lumière des thèmes explorés par Lehman dans ses oeuvres précédentes : la croyance magique peut-elle résister au froid réalisme scientifique? les mythes peuvent-ils sauver l’humanité? Car il met ici en scène des simili super-héros (une sorte de gentil Swamp Thing, des soeurs comme des 4 Fantastiques excités, un mélange de Thor et Superman…) confrontés au doute de la raison, à la perte de repères et de foi dans leur utilité de la part du peuple. Car sans personne pour croire en eux, ils ne peuvent que disparaître. Cette intéressante réflexion, qui sert de terreau à la fragile intrigue de ce one-shot, permet de sauver l’album.


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