Par Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann. Dupuis, le 5 juin 2009.

Des enfants se retrouvent seuls dans leur ville, leurs parents ont disparu. Sur ce canevas ultra-simple, le scénariste Fabien Vehlmann a su construire une histoire feuilletonnante qui ne démérite pas depuis quatre épisodes. Les mouflets qu’il met en scène doivent apprendre à vivre en autogestion, avec des soucis d’adultes en crise. Un rite initiatique qui rappelle Sa majesté des mouches, un brin de cruauté en moins. Ici, les gamins doivent à la fois se dépatouiller d’un ancien ennemi qui arrive blessé parmi eux (le « maître des couteaux »), de singes hostiles vêtus de costumes de théâtre, et de deux blondinets aux yeux bleus tout droit sortis du Village des damnés. Et voilà que Dodji, leur chef, décide de les planter là.

D’un trait dynamique et assez élégant, Bruno Gazzotti habille cet apprentissage qui s’organise dans la douleur, la violence et la peur. Seuls fait vivre un monde mouvant où tout est potentiellement menaçant, et dont le sang n’est pas exclu. Les enfants y sont pleutres, accros aux jeux vidéos, gentiment pervers et parfois même courageux. Avec un vrai bon sens du rebondissement, les auteurs troussent une aventure tous publics dotée de scènes d’action justes. Un mini-blockbuster intelligent.

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