Par Dogado. Delcourt, 14,95 €, le 19 mai 2010.

Une jeune femme consulte un psy, parce que, visiblement, ça va mal. Elle gobe des médicaments, mais souffre de pertes de mémoire et d’hallucinations. Dans le même temps, une ombre inquiétante rôde et une petite fille est assassinée. Qui est vraiment le psy qui se cache derrière des lunettes noires ? Que renferme cette étrange décharge à ciel ouvert ? Et surtout, de quoi est réellement affectée l’héroïne ?

Sans vouloir trop en révéler, on peut dire que Sheol est un conte fantastique asiatique, à la manière des films Ring ou Deux soeurs. Une histoire de fantômes et de culpabilité, flippante et extrêmement visuelle, qui joue sur l’ellipse et le hors-champ pour créer une tension permanente, et faire sursauter le lecteur. Les cadrages cinématographiques, le découpage au millimètre, les dialogues rares, les voix-off poétiques, et surtout le dessin superbe du Coréen Dogado – tout en précision, en expressivité et en couleurs subtiles -, font de Sheol une véritable performance esthétique. Hélas, le scénario est trop mince pour que l’album séduise totalement: le livre se dévore trop vite pour qu’on se laisse suffisamment gagner par l’ambiance funèbre, et la chute assez classique intervient alors trop rapidement. Rageant.

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