Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg ***
Par Giuseppe Manunta et Roger Seiter. Le Verger, 14,90 €, le 10 mai 2013.
Sherlock Holmes et le docteur Watson mènent une vie rangée. Tandis que le premier s’improvise apiculteur au bord de la Manche, le second s’est remarié après le décès de sa femme. Ce qui les fait reprendre du service n’est pas une mince affaire. Nous sommes en 1909 et les chancelleries française et anglaise s’inquiètent de la dernière lubie de l’empereur allemand : restaurer à l’identique le château du Haut-Koenigsbourg, une ruine médiévale construite sur le versant alsacien des Vosges. Cette restauration voulue par Guillaume II n’est-elle qu’une extravagance de plus ? Ou le château recèle-t-il, comme le craignent les services secrets, une arme très utile à l’empire allemand dans la guerre qui se prépare ?
Cette adaptation élégante du roman pastiche de Jacques Fortier tient ses promesses. L’histoire, scénarisée par Roger Seiter (Le Policier qui rit), est, bien qu’un peu classique, correctement rythmée. Le contexte historique parvient à remettre un peu de sel dans une intrigue qui pourrait parfois en manquer. Quant à Giuseppe Manunta que l’on connaissait dans un registre moins chaste (Souvenirs de jeunesse, Scandales), son dessin délicat offre un rendu impeccable à l’architecture du château médiéval, aux paisibles paysages alsaciens, ainsi qu’au personnage de Sherlock Holmes, devenu sous son crayon un dandy ténébreux.
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