Par Pierre Alary et Fabien Nury. Glénat, 14,95 €, le 16 janvier 2013.

Silas Corey est un brin détective, un poil espion, plutôt patriote mais attiré par l’argent, il oscille entre le statut de héros ou la casquette de l’escroc. Bref, c’est l’homme de toutes les situations ! À Paris, en pleine Première Guerre mondiale, le voilà qui enquête sur la disparition d’un reporter louche et d’un timbre recelant des secrets, à la fois pour le compte de l’opposant Georges Clemenceau et pour celui du 2e Bureau (les services secrets français). Et peut-être aussi pour une riche marchande d’armes, aux motivations obscures…

Dessin élégant et racé, scénario complexe et ramassé : Pierre Alary et Fabien Nury visent juste avec ce premier tome d’un diptyque qui, on le sent, pourra en amener d’autres. Leur intrigue comporte assez de fausses pistes et de rebondissements pour ne jamais ennuyer, et laisse juste la place qu’il faut à la toile de fond historique pour se développer et à la psychologie des personnages pour s’affirmer. L’équilibre est donc idéal et le contrat rempli : Silas Corey est une bande dessinée de divertissement intelligente et cultivée, qui ne se moque jamais de son lecteur. Et c’est aussi une série pleine de promesses, car, avec un décor si bien brossé et des personnages qui ont encore beaucoup à révéler sur eux-mêmes, on a pas envie de lâcher les basques de ce héros qu’on aime détester. Ça tombe bien, le tome 2 arrive dès le mois de mars.

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