Par Matthias Haddad et Anthony Combrexelle. Ankama, 13,90 €, le 24 juin 2010.

Norman ne parle plus. Il est devenu muet depuis la disparition inexpliquée de sa fille et a perdu son boulot de journaliste dans un tabloïd porté sur le paranormal. Un jour, il découvre un lapin blanc en peluche sur le pas de sa porte, doté d’un émetteur. Qui lui promet de lui donner des réponses… en échange de quelques services. Manipulé par cette voix sortie d’un jouet, Norman se retrouve embarqué dans une histoire de meurtres sanglants, où tout respire le bizarre…

Découpage dynamique, plein d’ellipses et de mystères, scénario parano et étrange à souhait, graphisme puissant… Ce premier tome de Silences est une totale réussite. Très cinématographique, l’intrigue évoque les films The Game ou The Box, ou encore un épisode tordu de La Quatrième Dimension. On se laisse donc aller (et manipuler, certainement) sans peine dans cette spirale narrative fascinante, qui laisse le lecteur totalement aveugle sur les chemins que va emprunter le héros. Il n’y a tellement pas de gras dans cette BD, aucune page de pause qui serait vaguement dispensable, que ce premier tome se dévore d’une traite, avec simplement quelques respirations pour apprécier le beau dessin d’après photo, tout en postures et en contrastes. Une série diablement excitante, à suivre de près, car ce Silences devrait faire du bruit.

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