Par Philippe Buchet et Jean David Morvan. Delcourt, 12,90 €, le 1er octobre.

Nävis, seule humaine équilibrée recensée dans l’univers, déprime. Et ce n’est pas nouveau: elle broie du noir depuis le début de la série, c’est-à-dire depuis que Sillage (communauté d’habitants de différentes galaxies voguant ensemble vers leur destin) l’a enlevée de sa planète verte. Mais dans ce onzième volume du space-opera le plus excitant de la BD française, cette pauvre Nävis touche le fond, privée de son luxueux logement et de tous ses avantages. Ce après avoir accidentellement causé une catastrophe qui a coûté la vie à des milliers d’âmes…

Heureusement, notre héroïne repart en mission. Sur une planète japonisante, rétive aux avancées technologiques, elle va apprendre à rester zen. Le duo Morvan-Buchet s’est offert un petit plaisir avec cet épisode à la sauce soja, hommage à la culture du pays qui les accueillis (ils travaillent tous deux au Japon). Pas de vaisseaux au design incroyable, plutôt des navires flottant au gré du vent, tandis que les lasers sophistiqués ont laissé la place aux sabres traditionnels. Mais le ton grand public et malin de la série reste le même, et le dessin de Philippe Buchet est toujours somptueux. Sillage s’octroie donc une petite pause à l’ombre des cerisiers en fleurs, et ce n’est pas pour nous déplaire.