Six-Gun Gorilla
Loin de la Terre et ses préoccupations tristounettes, voici le Blister : une colonie en guerre d’indépendance perpétuelle, où la combustion n’existe pas. C’est aussi le théâtre d’un show télévisé aussi atroce que plébiscité par les Terriens vissés à leurs écrans : des volontaires dépressifs et suicidaires s’enrôlent, caméra sur la tête, pour servir de chair à canon et offrir un spectacle sanguinolent en live. Bleu-3425 est l’un d’eux, ex-bibliothécaire fasciné par les magazine d’aventure du milieu du XXe siècle, mais décidé à en finir après une rupture amoureuse. Sans rien y comprendre, il va se retrouver au milieu du champ de bataille, se voir confier une antique montre à ramener sur Terre, être pourchassé par un chasseur de primes et surtout être protégé par un gorille géant et invincible…
Bel hommage aux vieux récits de science-fiction et au pouvoir de l’imagination que cette mini-série initiée par Simon Spurrier, dans un monde du futur évoquant à la fois Total Recall, Transmetropolitan ou Planète Hurlante. Oui, il y a un vrai côté pulp dans ce western de l’espace, avec ses chariots dans la poussière, ses villes fantômes et ses filles de saloon, auxquels s’ajoutent des créatures étranges et surtout un primate musculeux au discours mystique. Mais attention, malgré les apparences, on n’est pas dans de la SF mentale et flamboyante comme Aâma ou East of West. Six-Gun Gorilla reste les pieds bien ancrés dans le sol et assume son côté « BD de genre » au scénario finalement assez simple, et mise sur les ambiances et des interactions à distance entre les personnages pour happer son lecteur chapitre après chapitre. Un album qui délivre au final un plaisir de lecture sain et direct, celui d’une foutue bonne histoire portée par un graphisme qui en jette sans jamais être dans la démonstration. Ankama a été bien inspiré de lui faire traverser l’Atlantique.
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