Skandalon *
Par Julie Maroh. Glénat, 18,50€, le 11 septembre 2013.
Après Le Bleu est une couleur chaude — adapté au cinéma par Abdellatif Kechiche et récipiendiaire d’une Palme d’or au dernier festival de Cannes —, le nouvel (et seulement deuxième) album de Julie Maroh était très attendu, forcément.
Voilà Skandalon, dont la couverture annonce la couleur. Il s’agit d’une chute, celle de Tazane (anagramme déguisé de Satan), chanteur à succès. Mal dans sa peau, l’artiste peine à se réaliser, se drogue, méprise son public. Et crée scandale sur scandale, donc.
Cynique absolu, ce héros fascine un peu, dégoûte aussi, puis indiffère. Sa créatrice esquisse bien une petite faille, un chagrin d’amour qui semble avoir pris toute la place, mais qu’il faudra se contenter de deviner. Rapidement, le manque d’épaisseur du personnage entrave le récit. Malgré une réelle énergie graphique — insufflée par un coup de pinceau habillé de couleurs denses, profondes —, les poncifs de la vie de musicien (et l’imbitable postface de l’ouvrage) finissent par lasser.
-
J’avais trouvé Le Bleu est une couleur chaude mal fichu et surtout très ennuyeux, plein de pathos, enfonçant des portes ouvertes, caricatural et j’en passe. Le dessin de l’album était aussi franchement hésitant et parfois complètement bancal, là le trait est vraiment très attirant, et semble beaucoup plus maîtrisé.
Si j’en crois votre critique elle n’a plus qu’à trouver un scénariste et son troisième album sera le bon. Je jetterai quand même un œil à celui là, il m’intrigue.
Commentaires