Skipper #1 *
Par Lenaerts, Callède et Gihef. Dupuis, 11,95 €, le 6 avril 2012.
Ancien navigateur célèbre, Ewann Kerrien se contente aujourd’hui de faire faire un tour en Méditerranée aux touristes gras et fortunés. Juste de quoi acheter l’ouzo qui lui fera oublier son mal-être depuis la mort accidentelle de sa chère et tendre. Mais une jeune femme éplorée va le convaincre de se lancer à la recherche de son mari, journaliste porté disparu au large de la Somalie, où il aurait pu être la cible de pirates…
Autour de sujets d’actualité (la piraterie moderne, la misère et le désastre écologique en Afrique…) le scénario de Callède et Gihef avait matière à produire un thriller exotique, trépidant et dans l’air du temps. Mais, malgré une bonne documentation, leur histoire est sabordée par des personnages pas crédibles pour un sou, à commencer par le héros blessé, qui évolue au coeur d’une galerie d’archétypes à faire pâlir de honte le premier téléfilm venu (l’agent de la DGSE en imperméable à Djibouti, le meilleur ami philosophe, le contrebandier irlandais alcoolique…). Conséquence, ces caricatures interagissent entre elles sur un mode sentencieux et plombant, achevant de faire décrocher le lecteur qui, malgré tous ses efforts, ne peut plus croire une seconde à cette histoire rocambolesque. On ne pourra pas non plus se raccrocher au dessin de Lenaerts, qui peine à donner de la vie aux visages de ses protagonistes stéréotypés et qui s’enferre dans un style indécis, ni classique ni moderne. On ne reprendra donc pas la mer avec ce Skipper de sitôt.
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