Slots
Ancien boxeur devenu escroc à la petite semaine, Stanley Dance revient à Las Vegas et se retrouve à renfiler les gants pour les besoins d’un dernier coup. Celui qui réglera tous les comptes avec son passé et avec un ex-associé à la rancune tenace.
Tables de jeu, combats arrangés et jolies filles, tous les ingrédients du noir à Vegas (un genre en soi, de Casino à Snake Eyes) sont là et Dan Panosian (John Tiffany) s’en tire bien pour trousser sur ce canevas utlra-balisé un petit polar enlevé. Taillés à serpe dans un style graphique musclé et archétypaux (le héros grande gueule, son fils champion de MMA tête brûlé, le manager sympa, la tenancière de strip-club gouailleuse…), les personnages ont une certaine épaisseur, grâce notamment à des dialogues qui ne manquent pas d’humour. Les enjeux sont sans doute un peu légers pour rendre tout cette histoire inoubliable, mais ça n’a jamais empêché, par exemple, les Ocean’s Eleven d’être des succès au box-office. Et Panosian ne prétend rien d’autre que d’offrir un divertissement honnête. Bingo !
-
Au-delà du fait que la BD a l’air d’accumuler les clichés d’une masculinité dépassée et nuisible socialement, que signifie « style graphique musclé » ?
-
Vous définissez « musclé » comme quelque chose d' »ombré » et de « contrasté ».
Ce qui s’opposerait à un style « fin » (je suppose que vous parlez du trait), « raffiné » et « élégant ».Franchement, je n’ai pas l’impression qu’un dessin ombré soit particulièrement « brutal » ou « musclé ». Idem pour un dessin où les contrastes sont marqués.
Par exemple, je ne qualifierais pas les tableaux de De la Tour, aux contrastes marqués, de « musclés ».
Autre ex, avec un auteur de BD récent : Loustal utilise beaucoup les traits épais et les contrastes : je ne dirais pas non plus que son travail est « musclé ».Par ailleurs, au vu de l’illustration choisie pour illustrer l’article, le trait de cette BD me paraît plutôt fin : les personnages, le paysage, je ne vois pas comment considérer ça comme un trait épais.
Bref, je ne suis pas convaincue, et je maintiens ma critique : le terme me paraît faire appel à un imaginaire rétrograde, sans que cela ne soit justifié.
Commentaires