C’est un gag qui, a priori, paraît simple, voire anodin : deux chats copulent longuement (sur soixante cases tout de même !), poussent des miaulements d’excitation, de contentement, de passion, de plaisir, de jouissance. Ils s’envoient en l’air avec fougue, et surtout avec la malice et la maestria graphique de Franquin et Gotlib.

Slowburn est un petit bijou qui raconte ce quatre-mains entre les deux géants du neuvième art. Le journaliste Gérard Viry-Babel détaille le contexte : au début des années 1970, Franquin — alors dépressif — ne dessine plus ; Gotlib, qui crée Fluide Glacial en 1975, le sollicite ponctuellement, et lui propose des scénarios. « Il espère garder Franquin sur une base régulière, mais comment avoir du Franquin sans lui forcer la main ? Il trouve la solution en lui demandant de petites choses qu’il extrapole dans un esprit de collaboration artistique. »

C’est donc le cas de Slowburn — gag à retardement —, pour lequel Gotlib demande 20 dessins à Franquin, qu’il se charge « de démultiplier, réorienter, triturer et bidouiller ». Le résultat, publié dans Fluide en 1977, est tout simplement délicieux.

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Slowburn, par Franquin et Gotlib.
Fluide Glacial, 56 p., 8,90€.
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