Par Atsushi Kaneko. Ankama, 8,55 €, le 27 janvier 2011.
1 vol. sur 11 (série terminée au Japon).

Pour son incursion dans le manga, Ankama a (comme souvent) bien fait les choses. Ce premier tome de Soil est en effet très intrigant et différent, de part son ton décalé et son graphisme occidentalisant. Au fil de récits qui s’enchevêtrent, comme autant de points de vue sur la même situation, on découvre la petite communauté isolée d’une de ces villes nouvelles, qui ont poussé comme des champignons dans les campagnes japonaises lors du boum économique. Ici, sous l’oeil attentif du maire, tout le monde paraît heureux. Mais, une nuit, l’électricité est coupée, une famille disparaît et une montagne de sel jaillit au milieu de la cour de l’école…

Ambiance surréaliste et curieusement morbide pour ce début de série imaginée par l’auteur de Bambi. Au-delà des bizarreries de la situation de départ, les personnages sont tous plus ou moins tordus : le policier gros dégueulasse, les enfants adeptes de la théorie du complot, le maire obsédé par la vidéosurveillance, les femmes au foyer qui médisent autant qu’elles minaudent… Personne ne paraît innocent, et c’est bien le grattage du vernis social qui est au coeur de Soil. Avec un dessin détaillé et efficace, loin des poncifs du style manga, cette série pourra séduire tous les amateurs de bande dessinée socio-fantastique, pour peu qu’on soit prêt à affronter un récit absurde dont on sait qu’il nous manipule…

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