Sonata #1
Les Ran appellent cette planète Perdita, les Tayan l’appelle Vianna. Mais peu importe le nom qu’on lui donne, cette planète est un Eldorado à conquérir, un paradis fertile à exploiter, un nouveau foyer pour tous les colons qui ont fait le voyage jusque-là. Un voyage sans retour possible. Lorsqu’une guerre éclate entre les Ran et les Tayan, l’équilibre de la planète est menacé et les Géant Endormis menacent de se réveiller pour protéger des secrets enfouis depuis des siècles. Secrets que Sonata, une Ran, et Pau, un Tayan, sont les premiers à découvrir.
Difficile de résumer Sonata sans trop révéler de l’intrigue complexe, entre SF et fantasy, qui mêle guerre de domination, magie, dieux monstrueux, cités enfouies, et de nombreux secrets. Ce premier recueil en français pose les bases d’une saga qui devient de plus en plus épique au fur et à mesure de la lecture, au risque de parfois en faire trop. À force de mélange de genre, d’accumulation d’idées, de sous-intrigues et de personnages, on perd de vue ce que Brian Haberlin et David Hine cherchent à nous raconter. Les héros de cette histoires, Sonata en tête, sont tous assez insupportables, chacun à leur façon, et on peine à avoir de l’empathie pour eux quand ils enchaînent les mauvaises décisions. Mais peut-être cela les rend-il plus humains ?
Mais plus que le mille-feuilles d’idées, c’est trop souvent le dessin qui rend la lecture indigeste. Le style graphique d’Haberlin n’est pourtant pas désagréable. Ses personnages sont expressifs et ont des gueules qui les rendent très facilement identifiables (à l’exception de la race autochtone). Quant au travail sur les Géants Endormis, il offre les plus belles planches de la BD. Les décors sont plus problématiques, souvent vagues, comme flous. Une déception quand on veut mieux découvrir la planète au coeur de l’intrigue et les civilisations qui se la disputent. Les scènes d’action sont également trop brouillonnes, pas assez claires pour profiter d’un spectacle qui pourrait pourtant être grandiose. Enfin, la mise en couleur de Geirrod Van Dyke, et son parti pris de n’utiliser que les teintes les plus sombres et/ou crades de la palette ne fait rien pour aider le lecteur à s’immerger.
Et pourtant, pourtant… Le rythme de l’aventure, les nombreux cliffhangers et les révélations qui s’enchaînent à un rythme régulier, tout cela maintient l’intérêt du lecteur. On veut toujours en savoir plus, savoir ce qui se cache derrière les nombreuses portes entrouvertes par le duo de scénaristes. On ne s’ennuie jamais à la lecture de Sonata et, malgré toutes ses imperfections, c’est peut-être tout ce qu’on lui demande.
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