Sophia libère Paris ***
Par Libon et Capucine. Delcourt, 13,95 €, le 22 septembre 2010.
C’est la guerre. En cette sombre année 1871, Paris est submergée par les bombes et des Prussiennes sans scrupules. Heureusement, Madame le maire peut compter sur une fidèle défenderesse de la République : Sophia, exceptionnelle femme de terrain, dont l’arme principale est un érotisme magnétique…
En détournant le genre du feuilleton héroïque colonial, Libon et Capucine font mouche. D’abord parce qu’ils choisissent de peindre un monde exclusivement féminin, parti-pris réjouissant qui ne manque pas de pointer que, en général dans ce type d’histoires, on ne voit que des garçons (et une jolie faire-valoir, à un moment ou un autre). Ensuite, les deux auteurs se moquent délicieusement des travers narratifs d’un genre daté (mais qui perdurent aujourd’hui, hélas), qui font que les personnages commentent l’action en cours et annoncent ce qu’ils vont faire par la suite. Des redondances textes/images insupportables dans un Lefranc par exemple, mais ici absolument hilarantes. Enfin, l’usage du sexe comme palliatif à baston, dans une ambiance mêlant un érotisme susurré façon Barbarella et une mise en scène à la manière des bagarres de marins dans les films américains d’avant-guerre, est un procédé qui fonctionne à chaque fois.
En résumé, un scénario délirant (Sophia et sa copine doivent rejoindre une notaire au milieu de la jungle congolaise pour empêcher les Allemandes d’acheter toute la rue de Rivoli), des personnages hors du commun et des dialogues malicieux font qu’on dévore ce one-shot avec un immense sourire aux lèvres. Comme un joyeux plaisir un peu régressif, porté par un dessin glamour et classe. On en veut encore !
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