Sous la bannière étoilée **
Par Danica Novgorodoff et James Ponsoldt, d’après une nouvelle de Benjamin Percy. Casterman, 15 €, mai 2010.
Vivre avec l’absence, avec les peurs, les doutes et les responsabilités qu’elle engendre. C’est ce que raconte ce one-shot, centré sur une bande d’adolescents qui traînent leur ennui et leur solitude dans une petite ville américaine, car un de leurs proches sert son pays en Irak. La guerre vue de loin, par de rares emails du front, par les infos à la télévision et par les visites régulières d’un militaire venu annoncer le pire aux familles. Comment grandir ainsi ?
Le sujet et le point de vue sont indéniablement intéressants et originaux. Cette chronique de l’adolescence et de l’absence interroge finement les notions de patriotisme, de paternité et d’engagement, et surtout compose une galerie de portraits hautement crédible. Néanmoins, et ça fait un peu mal de le dire, il n’est pas certain que la bande dessinée soit le meilleur médium pour raconter cette histoire. En tout cas, cette bande dessinée. En effet, le trait flottant et emprunté de Danica Novgorodoff, ainsi que sa mise en couleurs approximative, ne suscitent que très peu d’empathie, alors que le scénario en dégage par lui-même. Malgré un rythme de narration bien dosé et un découpage cohérent, on reste donc parfois bien indifférent face à ces gamins paumés. Une fois refermé cet album, on se dit qu’on ferait mieux de lire le livre original ou d’attendre le film qui en sera inspiré.
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