Sous le tamarinier de Betioky
De sa rencontre avec Jean Piso, accordéoniste malgache sexagénaire, Geneviève Marot (auteure d’un carnet de voyage, Cambodge, dans les rue de Phnom Penh) tire un portrait sensible de l’artiste construit à partir d’histoires de son enfance.
A priori, un sujet qui peut paraître anecdotique, or la poésie qui se dégage de Sous le tamarinier de Betioky transcende le sujet, et on est finalement surpris de se laisser happer par cette histoire à la frontière de la fable. La BD, qui apparaît comme un art étranger à la culture traditionnelle africaine, réussit ici le tour de force de ne pas dénaturer cette culture de l’oralité, de la musique et du conte, tout en gardant une valeur documentaire et biographique.
On sent les conditions difficiles d’un monde rude, mais aussi l’amour des proches ; on découvre des histoires touchantes, amusantes, des traditions séculaires ou des souvenirs douloureux. Geneviève Marot traduit ce foisonnement dans un dessin doux, coloré à l’aquarelle. La narration est subtile ; les récits de la vie de Jean Piso sont entrecoupés de moments de reportages et aussi de partage entre le musicien et la dessinatrice.
Une belle première BD, où l’auteure s’impose comme une dessinatrice talentueuse. L’histoire de Jean Piso est baignée d’une heureuse nostalgie et d’un optimisme musical qui balayent tout afro-pessimisme !
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