Space Boulettes
On ne l’attendait pas là, dans cette fantaisie spatiale inspirée par la série télé Battlestar Galactica. De Craig Thompson, on avait aimé les intimistes, parfois torturés, Blankets et Habibi. Il surprend donc avec un pavé dédié à la jeunesse. Soit l’histoire de Violette, gamine dégourdie et bavarde qui vit avec deux parents un peu gênés financièrement. Sa mère est styliste de mode, son père brave les dangers de l’espace, et la petite famille vit dans une zone pas franchement rutilante du vaste univers.
Le destin du trio va basculer suite à une diarrhée de baleines, qui tue humains et extra-terrestres. Le père de Violette, en mission secrète, disparaît, tandis que la fillette se retrouve isolée de sa mère. En compagnie d’un poussin surdoué et d’un mini Lumpkin (curieux être orange, en forme de haricot), elle se lance un défi : libérer son géniteur, au mépris des — nombreux — risques…
Dans Space Boulettes, on retrouve beaucoup des marottes de Craig Thompson au détour d’un rebondissement : l’éducation, la religion, l’importance de la famille… Mais le tout est raconté sur un rythme échevelé, baigné de blagues, de personnages improbables, aux noms étranges (on apprécie le cahier en fin d’ouvrage, qui détaille certains choix de traduction). Alors bien sûr, l’épopée est un peu longue (plus de 300 pages), un brin répétitive. Explosif, ultra riche, le graphisme peut paraître ici ou là indigeste. Mais on passera sur ces défauts, car l’univers mis en place par l’artiste est fort, créatif, amusant. Il a ainsi réalisé l’album qu’il rêvait de lire à l’âge de 10 ans, pour l’offrir aux mouflets actuels.
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