Space Boy #1-2
La famille d’Amy, jeune lycéenne pleine de vie, va connaître un changement d’existence assez radical. Le père ayant été licencié de son job sur une colonie minière du fin fond du cosmos, papa, maman et leur grande fille vont devoir déménager sur Terre. Et le voyage, en sommeil cryogénique, durera 30 ans, sans qu’ils ne prennent aucune ride ! Amy débarque sur une planète qu’elle ne connaît pas — heureusement bien plus hospitalière que celle de sa naissance – et dans le futur ! Elle doit ainsi s’habituer à une gravité plus forte, à ces lunettes Net Gear que tout le monde porte pour surfer sur Internet et jouer en permanence avec la réalité augmentée, et surtout trouver sa place dans son lycée. Heureusement, son tempérament positif fait des merveilles en termes de sociabilité. Mieux en tout cas que cet étrange garçon aux cheveux blancs, qui sèche les cours, vole du matériel et semble fermé aux autres…
Bonne pioche des éditions Akileos avec ce feuilleton fleuve, né sur le net via le site Webtoons.com, et récupéré par Dark Horse outre-Atlantique. Son format original tout en verticalité trouve une bonne transposition en version papier, dans de petits volumes limitant le nombre de cases par pages, insufflant presque un côté manga à la saga. L’oeuvre de Stephen McCranie fait ainsi partie de ces BD qui empruntent à toutes les traditions de la planète du 9e art : la force des caractères des comics, l’étirement du temps des mangas, la chaleur d’une ligne plus européenne… Mais tenter de coller des étiquettes est finalement bien vain face à l’évidence. Space Boy est une attachante série adolescente porté par un dessin aérien, qui profite d’un décor de SF et d’une intrigue quasi polar sous-jacente pour développer les thèmes classiques de l’affirmation de soi, de la tolérance, de l’amitié, des premières amours… Ajoutez à cela une chouette héroïne synesthète, qui perçoit une saveur aux gens (papa chocolat chaud, maman à la menthe…), et vous obtenez une bande dessinée tous publics originale, humble et captivante.
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Le personnage de la mère a l’air d’avoir l’âge de sa fille. Et le personnage du père est représenté avec une musculature ridiculement développée par rapport à sa femme. Est-ce encore une BD qui conforte les stéréotypes de genre ? Le reste est-il à l’avenant ? La question est posée pour éviter au lectorat d’acheter une BD emplie de clichés insidieux, surtout si la BD est à destination du public adolescent, qui est très sensible aux représentations sociales.
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