Space Kariboo
Aux côtés de Capt’n Pétard, Flower Power et Erika, puis de la gentille Marianne, Space Kariboo est un super-héros appartenant au groupe des Ultimes. De gentils jeunes gens dotés de pouvoirs pour faire le bien, sauver des innocents, rétablir l’ordre… à la demande d’une société capitaliste qui ne supporte pas qu’on bouscule son petit confort. Entre coups de foudre et coups tordus, lutte des classes et petites trahisons entre amis, notre héros cornu va-t-il s’en sortir ?
Découpé en chapitres non chronologiques comme autant d’épisodes d’un comics de super-héros qu’on aurait compilés dans le désordre, Space Kariboo possède un charme certain pour peu qu’on s’y immerge véritablement. Car l’oeuvre de François Duprat est plus subtile qu’il n’y paraît: derrière le vernis parodique d’aventures de justiciers en costume se dévoile peu à peu une fiction adolescente enjouée et efficace. On y parle de sentiments, de frustration, d’ennui, de mensonge, d’engagement, le tout avec un message – naïf mais enthousiaste – contre tout asservissement, par la société de consommation ou une idéologie collectiviste. La construction de son récit est maligne, le trait crayonné sobre et vivant, l’ensemble se dévore avec plaisir. Mais malgré toutes ces qualités, et de jolies fausses couvertures signées entre autres par Vanyda, il manque un petit quelque chose à Space Kariboo pour vraiment décoller. Principalement une chute, une conclusion, quelque chose pour faire sortir son héros de l’ornière ou en tout cas mettre un point final à une aventure qui paraît du coup un peu bancale. À moins que François Duprat ne nous réserve une surprise avec une suite, il frustre ici par un volume au goût d’inachevé.
Publiez un commentaire