Spirou et Fantasio #50 ***
Par José Luis Munuera, Jean David Morvan et Yann. Dupuis, 9,20 €, le 5 novembre 2008.
Comme d’habitude, rien ne va plus à Champignac. Zorglub et le comte sont au chevet de Miss Flanner, l’amour de leur vie. Elle agonise, victime d’une expérience qui a mal tourné à l’époque où les trois savants étaient encore étudiants. Spirou, grâce à une de leurs inventions, va remonter dans le passé pour sauver Miss Flanner et revivre une partie de ses aventures, au risque de bousculer le continuum espace-temps…
Ce 50e tome de Spirou et Fantasio laisse une impression plutôt étrange. Oscillant entre nostalgie des années Franquin (avec le passage de Spirou dans des aventures déjà vécues, telles Le Dictateur et le champignon ou La Mauvaise Tête) et modernisation du mythe (Spirou est défitivement passé dans l’âge adulte), cet album semble vouloir réinventer totalement l’univers bâti dans les 49 épisodes précédents, tout en observant une sincère révérence envers les anciens auteurs. Il met ainsi en évidence toutes les contradictions liées à la série. Comment à la fois plaire aux vieux fans et séduire les jeunes générations? Comment conserver le charme intrinsèque de la série et la moderniser pour éviter qu’elle meure?
Les épisodes one-shot (tels Le Journal d’un ingénu d’Emile Bravo ou Les Géants pétrifiés de Yoann et Fabien Vehlmann) jouissent de cette liberté, dans le renouvellement des thèmes et de la psychologie des personnages, qui semble manquer à la série principale. Mais ce 50e volume, malignement intitulé Aux sources du Z, s’en sort plutôt bien. Le rythme est soutenu, l’humour bien présent et le dessin de José Luis Munuera plus dynamique que jamais. Mais c’est surtout la fin qui emballe, parce qu’elle est tout sauf consensuelle. Les aficionados obtus vont certainement râler, mais la conclusion bouleversante de cet album est sans aucun doute sa meilleure trouvaille, justement parce qu’elle ose bousculer les fondations du mythe.
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Et retrouvez l’interview de Yann et Jean David Morvan ici.
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Ah mais non, je ne me sens pas aficionados obtus. Mais bouleverser une série mythique, je ne sais pas si ça attire des lecteurs, mais ça en dégoûte des anciens, ça c’est sûr. Là où d’autres innovent, inventent, font preuve de respect et d’imagination pour évoluer, certains préfèrent « bousculer », « bouleverser » pour reprendre vos termes. Je ne vois rien construire, mais plutôt raser dans ce cas: étrange (vous le dites vous-même), on est finalement dans une démarche iconoclaste. L’esprit Spirou n’y est pas, l’histoire s’enfonce dans l’incompréhensible jusqu’à en casser le mythe ! Piètre album!
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Ah mais non, je ne me sens pas aficionados obtus. Mais bouleverser une série mythique, je ne sais pas si ça attire des lecteurs, mais ça en dégoûte des anciens, ça c’est sûr. Là où d’autres innovent, inventent, font preuve de respect et d’imagination pour évoluer, certains préfèrent « bousculer », « bouleverser » pour reprendre vos termes. Je ne vois rien construire, mais plutôt raser dans ce cas: étrange (vous le dites vous-même), on est finalement dans une démarche iconoclaste. L’esprit Spirou n’y est pas, l’histoire s’enfonce dans l’incompréhensible jusqu’à en casser le mythe ! Piètre album!
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Je résumerai « l’esprit Spirou » par la synthèse faite dans l’album d’Emile Bravo: aventure (pas action!), poésie, un Spirou courageux et fidèle en amitié, défenseur de la veuve et de l’orphelin, pas de prise au sérieux même en abordant des sujets sérieux, …
Je ne remets pas en doute le fait que les scénaristes soient fans de la série, mais une autre chose est de pondre un scénario crédible s’inscrivant dans la série et l’enrichissant. Morvan ne s’est pas caché de vouloir faire une histoire avec une fin qui lui plaisait (manquerait plus que cela, mais il aurait pu en même temps respecter les codes/règles de ce type de série à héros. Quand on reprend une série, on pense aussi à tous ceux qui l’ont accompagnée depuis longtemps). Ceux qui apprécient cet album louent l’audace, le côté couillu, le coup de fouet, le fait d’avoir osé bousculer le mythe, mais la série en avait-elle vraiment besoin? S’il y a eu coup de fatigue, il vient d’auteurs qui ne sont pas/plus à leur place. L’inventivité des one shots montrent qu’on était loin d’un héros sur le déclin. Bon courage aux repreneurs pour retrouver le fil! Bédéphilement, :o) -
Je résumerai « l’esprit Spirou » par la synthèse faite dans l’album d’Emile Bravo: aventure (pas action!), poésie, un Spirou courageux et fidèle en amitié, défenseur de la veuve et de l’orphelin, pas de prise au sérieux même en abordant des sujets sérieux, …
Je ne remets pas en doute le fait que les scénaristes soient fans de la série, mais une autre chose est de pondre un scénario crédible s’inscrivant dans la série et l’enrichissant. Morvan ne s’est pas caché de vouloir faire une histoire avec une fin qui lui plaisait (manquerait plus que cela, mais il aurait pu en même temps respecter les codes/règles de ce type de série à héros. Quand on reprend une série, on pense aussi à tous ceux qui l’ont accompagnée depuis longtemps). Ceux qui apprécient cet album louent l’audace, le côté couillu, le coup de fouet, le fait d’avoir osé bousculer le mythe, mais la série en avait-elle vraiment besoin? S’il y a eu coup de fatigue, il vient d’auteurs qui ne sont pas/plus à leur place. L’inventivité des one shots montrent qu’on était loin d’un héros sur le déclin. Bon courage aux repreneurs pour retrouver le fil! Bédéphilement, :o)
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