Stanley Greene, une vie à vif
En 1989, le mur de Berlin tombe. Et avec lui, tout un monde. Certains ont pensé à la fin de l’Histoire, d’autres au choc des civilisations. Certains comme Stanley Greene ont saisi ce monde d’après, ce nouvel ordre, dans tout ce qu’il avait de continu et de discontinu. Stanley Greene, une vie à vif, c’est avant tout la sensibilité de ce photographe, mort en 2017, qui, de plein fouet, nous transmet la violence de son temps : la guerre en Tchétchénie, les ravages de l’ouragan Katrina… Toujours sur le fil, dans l’urgence, ses photos témoignent avec une force esthétique extraordinaire d’un monde en mutation.
JD Morvan, féru de photographie – McCurry, NY 11 septembre 2001, Cartier-Bresson, Allemagne 1945 – livre une biographie sensible, en forme d’hommage, évoquant en contrepoint des éléments précis de la vie du photographe pouvant éclairer la trajectoire de l’homme. Le récit entremêle les évènements pré-1989 et post-1989. Visuellement, cette richesse se retrouve dans les planches convoquant à la fois les photos de Greene, les planches contacts originales (issues du livre de Stanley Greene, Black Passport) et les dessins du Tristan Fillaire qui, pour son premier album, trace une ligne réaliste et tout en mouvement, à la hauteur du sujet. Découvert par le scénariste lors d’un atelier à l’Académie Brassart-Delcourt, le jeune dessinateur fait une entrée remarquée par ce premier opus.
Un bel ouvrage qui permet de rendre hommage à un photographe de talent et de narrer l’histoire du monde de l’après-guerre froide, sans sacrifier à la narration dessinée.
Publiez un commentaire