Streamliner #1
Dans les années 1970, il est un désert, au milieu des immenses États-Unis, qui est la propriété privée d’un certain O’Neil. Un vieil alcoolique ronchon, qui y tient une station-service bien peu fréquentée, surtout gérée par sa fille, la dynamique Cristal. Leur quotidien ronronnant va être chamboulé par une horde de bolides customisés, venus faire revivre dans cet hostile territoire de sable, la mode des courses streamliner. O’Neil va râler, mais juste pour la forme, car il est une ancienne gloire de ces rallyes sans limites, où seuls comptaient la vitesse et le courage. Mais quand débarquent un criminel recherché, une bande de bikeuses sûres d’elles, des agents de l’État infiltrés, des touristes fascinés et un bataillon médiatique, le paisible désert n’a plus rien de privé.
On ne misait pas forcément très lourd sur ce premier tome d’un diptyque sentant fort l’essence et la sueur, par l’auteur du pas toujours très fin Joe Bar Team. Pourtant, dès les premières pages, avec ses cases panoramiques et un trait comme griffé raccord avec l’âpreté du décor, ainsi qu’avec le second degré des dialogues, on se laisse prendre par l’ambiance. Bien sûr, les protagonistes (le chef beau gosse et loyal, la bikeuse mordante, le vieux pilote renfrogné…) roulent à la limite de la caricature et les rebondissements sont assez attendus. Mais ‘Fane, dans un volume de 160 pages, prend le temps de poser les enjeux, le passé des personnages et une belle atmosphère. Peut-être un poil trop, car on s’impatiente sur la fin. Mais pour un album qui reprend joliment un ton et un design très années 90, en y ajoutant une narration plus fouillée, on ne va pas faire la fine bouche. Le plaisir est là, et il se prolongera dès septembre avec la fin de l’aventure.
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