Sun-Ken Rock #1-4 ***
Par Boichi. Doki-Doki, 6,50 €, t.4 le 14 mars 2009.
On est parfois capable de tout pour suivre sa dulcinée à l’autre bout du monde ! Enfin, pour Kitano Ken, jeune looser nippon, s’envoler pour la Corée suffira pour essayer de séduire la belle Yumin qui s’engage dans la police locale. Mais Ken accumule les galères et ne peut compter que sur ses incroyables capacités de combattant de rue pour s’en sortir. Il est alors engagé par une bande de mafieux… pour en devenir le chef! Mais dans quel but? Quel sera alors le destin de ce perdant magnifique, au sens de l’honneur implacable?
Inclassable est le premier mot qui vient à l’esprit pour qualifier ce manwha atypique. Est-ce un polar noir? Un récit d’aventures parfois très sexy? Une quête de soi teintée de comédie burlesque? Ou une descente aux enfers d’une violence rarement vue en BD? On est ainsi étonné de constater l’aisance avec laquelle l’auteur parvient à jongler entres les différentes séquences de son récit, entre combats brutaux, délire cartoonesque hilarant, ou tragédies insoutenables de femmes martyrisées, que Ken essayera de sauver d’elles-mêmes.
Sun-Ken Rock est donc un manga de mafieux, souvent drôle, parfois touchant, sûrement héroïque, toujours porteur de messages lourds de sens, et dans lequel la quête du bonheur prime au final. Son auteur, le Coréen Boichi, est aussi doué en dessin qu’engagé politiquement, puisqu’il n’a pas hésité à reverser l’intégralité de ses droits d’auteur de son second volume à de malheureux enfants Vietnamiens.
Seul bémol à sa série: à la fin du quatrième volume, le scénario s’oriente vers une banale vengeance en contradiction avec la personnalité même d’un héros qui jusqu’ici préférait pardonner. Un moment d’égarement, sans doute…
Kara
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