Super Biscuit Maudit
Des gags, des aventures, des jeux, des conseils de lecture ou de films à voir… Et en plus, une couverture qui brille ! Que demander de plus à un magazine de BD pour l’été ? Bon, on n’aurait pas été contre un petit gadget, mais Super Biscuit Maudit possède bien davantage : un positionnement décalé et un délicieux humour absurde.
Les premières pages de ce petit format souple, rappelant les Mickey Parade de notre enfance, désarçonnent : les personnages sont barrés, les blagues curieuses, le ton bien plus caustique que ce qu’on pourrait attendre de pages pour la jeunesse. Et c’est bien normal, car Élodie Shanta, pourtant habituée au registre pour petits avec les épatants albums Crevette, Cécil et les objets cassés, Aneth apprentie sorcière, Ortie et Douce ou encore Léonie et les scarabées, prend ses lecteurs à contrepied en imaginant une sorte de magazine pour enfants déviant, où l’absurde est la règle et la bienveillance oubliée. Pour adultes, donc.
Blagues de bureau louches, détournements de contes, vannes à froid qui sortent de nulle part, clins d’oeil déformés à la pop culture, comique quasi dadaïste, le tout sous le trait d’une apparente simplicité cachant parfois une vraie étrangeté, plus on avance dans le livre – qui se picorera avec délice plutôt que par une lecture en continu –, plus on se laisse happer par son esprit perché où rien n’est à sa place mais où tout bouscule de rire. L’influence de Geoffroy Monde (La Voix de Zazar, Comment réussir, De Rien) se fait sentir, et le travail de maquette de Yassine de Vos (L’Articho) parachève la réussite du projet. Clairement, avec tout ça, il n’y avait pas besoin de gadget.
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